Sur mon agenda une date apparaît comme essentielle, Rumer ! Je n’ai jamais vu de concert de Rumer en vrai. Je la suis sur les réseaux depuis son premier album Seasons of my Soul, sorti dans les bacs en 2010. Alors ce rendez-vous est d’importance, je l’espère depuis longtemps et enfin le rendez-vous va avoir lieu, ce 18 mai au Théâtre du Casino Barrière de Deauville.
La scène est feutrée, presque intime, parfaite pour une première rencontre. Rumer apparaît dans la pénombre, ses musiciens sont en place, je retiens mon souffle et je ferme les yeux. Sa voix pure et limpide s’élève, je suis immédiatement envahi par un bien être incroyable, je soupire et me laisse bercer par des mélodies où se mêlent jazz, blues, country et pop. Ô temps, suspends ton vol, et vous, heures propices, suspendez votre cours.
Incroyable performance d’une artiste dans la lignée des Dusty Springfield, Karen Carpenter, Joni Mitchell, Carole King ou Carly Simon, mais sans que jamais elle ne plagie ses aînées ! La magie et le charme opèrent en douceur deux heures durant. L’émotion qui nous emporte est immense tant Rumer dévoile son âme au service de compositeurs du folklore américain comme Steve Brown, Burt Bacharach ou Hugh Prestwood.
Le folklore sud-américain parle « d’attrapeurs » de chansons, des personnes qui possèdent un lien spirituel, presque surnaturel, avec la musique d’une culture. Rumer est un tel capteur. Des chansons écrites par la chanteuse britannique, comme « Slow » et « Aretha », ont fait plus d’un million de ventes dans le monde, mais Rumer a aussi un instinct infaillible pour le travail des autres. Sur Nashville Tears, Rumer se plonge dans l’univers de Hugh Prestwood.
Un album à savourer, qui rassemble quinze des plus belles chansons de Prestwood, dont beaucoup n’ont jamais été enregistrées, et qu’elle nous dévoile ce soir sur la scène du Théâtre du Casino Barrière de Deauville, révélant des vérités du cœur, à la fois intimes, universelles et romantiques.
Pendant plusieurs années, Rumer a élu domicile dans le sud des États-Unis, au nord-ouest de l’Arkansas, puis du centre de la Géorgie pour s’installer définitivement au Royaume-Uni. Malgré les changements de vie, son désir de découvrir la musique a été une constante tout au long de sa carrière et cela l’a finalement conduite à Nashville à la recherche de joyaux cachés. « Il y a tellement de chansons merveilleuses qui ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent et je voulais les trouver », dit-elle.
Rumer, de son vrai nom Sarah Joyce, est née au Pakistan a Islamabad, le 3 juin 1979. Elle emprunte son nom de scène au célèbre auteur de roman britannique Rumer Godden. Elle deviendra rapidement une nouvelle révélation jazz sur le territoire britannique, pour ensuite franchir à l’international les frontières du Royaume de sa très Gracieuse Majesté, pour notre plus grand plaisir, jusqu’à ce 18 mai 2023, à l’occasion de la première édition du festival United Music of Deauville, où la divine Rumer à laissé une trace indélébile dans nos cœurs et dans nos âmes.
So long Rumer and see you soon.
Jean-Louis Guenoun