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UMOF Deauville 2023

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UMOF sur le vif – Anthony Strong

18h15, jeudi 18 mai, dans la pénombre de la chapelle des Franciscaines, un public d’initiés attend, fébrile.

Celui qu’ils attendent est un digne héritier de Franck Sinatra, Sammy Davis J, Mel Tormé et plus récemment de Jamie Cullum, Michael Bubblé et Harry Connick Jr. C’est un incontestable gentleman crooner, la new superstar du jazz swing, et un showman so british. Cet artiste s’appelle Anthony Strong.

Anthony Strong est né le 29 octobre 1984 à Croydon au Royaume-Uni, il est passionné de musique depuis qu’il est jeune et a étudié à la Royal Academy of Music, à la Guildhall School of music and drama où il a obtenu un baccalauréat en musique au piano.

18h30, Strong pénètre sur scène avec sa silhouette un peu frêle suivi de son trio, en format acoustique : guitare, basse, batterie .Vision minimaliste, même dress code, costume noir cintré, chemise blanche, fine cravate noire, chaussures à lacets noirs. Si je ferme les yeux quelques minutes et que je me téléporte plus de 60 ans en arrière, j’ai l’impression de voir  apparaître sur scène le trio de Bill Evans au Village Vanguard, même tenues, même style. Mais la comparaison s’arrête là, car Anthony Strong est lui un entertainer, pianiste chanteur, mais également compositeur, arrangeur et chef d’orchestre.

Il est incontestablement l’un des chanteurs phare du style crooner, sa voix de velours est immédiatement reconnaissable, les sublimes orchestrations de sa musique et ses reprises de titres font de lui un musicien devenu incontournable.

Après « On A Clear Day » en 2015 et «Me And My Radio en 2019 », Le pianiste et chanteur nous propose «Easy Sailing » un album aux arrangements travaillés avec une grande finesse, touchant le Smooth jazz, la musique populaire internationale, le jazz vocal, le tout avec le côté moderne et féerique caractéristique de sa personnalité.

La richesse de son jazz se vérifie dans tous ces différents styles qu’il aborde. Et c’est dans la catégorie Easy listening que le chanteur pianiste anglais évolue sur la scène des Franciscaines. Mixé dans les renommés studios d’Abbey Road, cet album est essentiellement composé de reprises, de classiques feel good écrits, entre autres, par Leonard Bernstein « Maria » de « West Side Story », Duke Ellington avec l’inusable «Don’t Dream It’s Over», Nat King Cole « Straighten up and Fly Right » sans oublier «Yesterday» de Lennon-McCartney, excusez du peu !

Anthony Strong nous fait planer dans son monde musical classieux de jeune  crooner. On est sous le charme et on en redemande. Il nous fait voyager dans des ambiances de comédies musicales, un peu de pop, du scat, des ballades, un peu de blues et un swing ravageur.

20h30, Anthony Strong quitte la scène des Franciscaines, après trois rappels et sous des tonnerres d’applaudissements.

Merci Mister Swing …on s’est régalés !

Jean-Louis Guenoun

UMOF sur le vif – Avishai Cohen Trio

Quel incroyable et fascinant concert !

Le contrebassiste Avishai Cohen fait ici son grand retour avec son tout dernier album « Shiftings Sands » et une formation éblouissante qui réunit à ses côtés le jeune pianiste Israélien de 26 ans, basé à New-York, Guy Moskovich et la très jeune batteuse Israélienne Roni Kaspi, âgée de seulement 22 ans ! 

L’album renoue avec l’alchimie propre à la musique d’Avishai Cohen, élégance musicale, grandes lignes mélodiques et rythmes divers et recherchés. Somptueux et captivant. Enregistré en août 2021 « Shifting Sands », propose neuf compositions originales du leader et une reprise. Deux heures durant, la musique d’Avishai nous transporte, nous exalte, et s’infiltre par tous les pores de la peau  jusqu’au plus profond de notre âme.

Sur cette immense scène, Avishai, placé au centre de son trio, fait littéralement corps avec sa contrebasse, elle en devient vivante et femme. Il la touche, l’effleure, la caresse avec amour, douceur et passion…

Son inspiration semble ancestrale. À 53 ans, ce natif de Jérusalem à n’en pas douter, est un messager venu des rives lointaines du Jourdain pour nous délivrer ses vérités, ses doutes et ses rêves au cours d’un magnifique voyage de plus de deux heures.

Tantôt, Avishai a la finesse de laisser s’exprimer la fougue délicate de la toute jeune batteuse, Roni Kaspi, et parfois on découvre son jeu très subtil qui répond à la contrebasse du maître. Cette jeune femme de 22 ans à la silhouette fragile, avec ses cheveux roses et ses tatouages, est une tornade au groove décapant. Ses solos sont d’une intensité folle, parfois longs de dix minutes, dans lesquels elle déploie une énergie de lionne.

Guy Moskovich, lové avec son piano imprime les lignes mélodiques avec un incroyable raffinement, à lui tout seul soliste ou grand orchestre, il est le métronome de ce trio de rêve.

Ce nouveau trio est décidément redoutable de complicité et de beauté. 

Interrogé sur sa musique, Avishai déclare  « une des raisons pour lesquelles ma musique a si bien progressé, c’est grâce aux musiciens. J’ai une idée précise de ce que je veux, mais les musiciens ont une liberté totale. C’est cela, pour moi, le jazz moderne. C’est la forme de musique la plus démocratique, mais il faut être suffisamment investi et intelligent pour respecter ce que l’on reçoit. Le plus difficile est d’être soi-même, et de donner la liberté aux autres d’être aussi eux-mêmes. Et ce nouvel album est le niveau le plus élevé que j’aie atteint jusqu’à présent : celui où je suis le compositeur et le créateur d’idées, mais où les autres déterminent l’ambiance et la dynamique. »

Ce 18 mai 2023, à l’United Music of Deauville, dans cette magnifique salle du Centre International de Deauville, pleine à craquer, où l’émotion était si palpable, nous avons eu l’immense privilège d’assister à un concert exceptionnel d’Avishai Cohen et je pourrais dire…. j’y étais !

Jean-Louis Guenoun

UMOF sur le vif – Mario Biondi

Mario Biondi la musique, il connaît !

Papa était chanteur populaire… Tout gamin, il est choriste dans les églises, puis plus tard pour de nombreux artistes… il apprend vite, alors Mario va passer de l’ombre à la lumière… et pour cause ! Quand on a la voix chaude de Barry White, on passe forcément d’accompagnateur à leader. Mais la comparaison s’arrête là, car son registre musical est large, presque aussi large que sa stature. Il faut dire que Mario est un beau bébé d’un mètre quatre-vingt sept à la carrure imposante.

A 50 ans, ce natif de Catane en Sicile, partage sa vie entre les Etats-Unis, l’Europe et l’Italie sa patrie de cœur. 

Mais à travers ces espaces métissés, c’est surtout vers la soul qu’il se dirige.  Fan de Ray Charles, Lou Rawls, Luther Vandross, Donny Hathaway, Marvin Gaye et du grand Barry White. Il n’y a pas à dire sa voix réchauffe les cœurs et les corps. Ce grand gaillard, est à lui tout seul un remède contre la morosité et l’ennui. Il passe avec la même facilité de la soul à la funky music, du Jazz à la Bossa Nova, sans oublier bien sûr les balades romantiques italiennes !

Mario Biondi est un véritable Crooner-soul-latin Lover avec une puissance vocale et un groove hors norme.

Son premier album « A Handful of Soul » sort en 2006, dont un des morceaux « This is what you are » est encore aujourd’hui un tube incontesté. Il enchaîne les albums en live et en studio, jusqu’à son tout dernier CD, sorti en 2021 « Dare ». Il collectionne les succès “Love is a temple”, “What you have done to me”, “Shine on”, “Ecstasy”, “All I want is you”, un sublime « Hello Like before » avec un orchestre de cordes et de cuivres, à vous donner la chair de poule …

Mais Mario Biondi est avant tout un homme de scène, et son concert au théâtre du Casino Barrière dans le cadre du festival United Music of Deauville en témoigne… une ambiance surchauffée, plus une place de libre, une heure trente sans aucune pose, et cette énergie qui envahit son public. À tel point que tout le monde se lève et danse, la scène et la salle ne font plus qu’un. Mario a mis le feu et le public est aux anges.

C’est aussi ça Mario Biondi, un très grand talent et une incroyable énergie hyper positive et communicative. On sort du concert avec la banane et du soleil plein les yeux !

Et si c’était ça le bonheur….

Jean-Louis Guenoun

UMOF sur le vif – Robin McKelle

Quel chemin parcouru par Robin McKelle depuis 1999, date de son premier album  » Never let me go » enregistré à l’époque de ses études en fac. Sur qu’on ne l’a « jamais laissé repartir » depuis …lol !

Jusqu’à cette soirée du 17 mai 2023, où Robin ouvre le bal du festival United Music Of Deauville dans ce magnifique Théâtre du Casino Barrière, pour nous offrir en avant première son nouvel opus « Impression of Ella », consacré à The First Lady of Jazz, son icône, Ella Fitzgerald. Défi majeur pour cette native de Rochester dans l’État de New-York, mais défi gagnant !

Entourée d’un trio exceptionnel, avec Eric Wheeler à la contrebasse, Jonathan Barber aux drums et le phénoménal pianiste Jonathan Thomas, récompensé de la Graduate Julian School of New-York et jugé « incroyablement bon » par le New-York Times !

Robin fusionne pendant près de deux heures avec son trio et un public conquis . Elle apparaît sur scène, belle, espiègle parfois, rayonnante avec sa magnifique chevelure rousse, s’adressant au public dans un français presque parfait, puisqu’elle vit à Boulogne-Billancourt depuis une dizaine d’années. 

Sa maîtrise vocale est saisissante avec d’incroyables variations et nuances de timbres, tout y passe, douceur, sensualité, puissance mais sans aucun passage en force… et avec une technique impressionnante, mais toujours au service des mélodies et des textes.

Elle attaque et enchaîne Caravan (renversant), Embraceable you (bouleversant), Desafinado (chaloupé), Old Devil Moon (swinguant), Lullabye of Birdland (décapant), une reprise ébouriffante de How High The Moon, à faire rougir de plaisir Ella elle même, tout la haut au firmament des Jazz Ladies… et the last but not least, I Just Love Him de Ray Charles en duo avec le public.

L’alchimie avec ses musiciens et un public intégralement sous le charme était bien au rendez-vous. Bravo l’artiste !

Robin pleine d’humour, a deux passions, le Jazz évidemment mais aussi la cuisine, puisqu’elle a réalisé un livre de recettes avec notamment des recettes de cookies qu’elle allait offrir aux commerçants de son quartier pendant les années COVID.

Ce qui lui fait dire : « Le Jazz , c’est comme la cuisine, tu as le standard, les ingrédients de base, chacun rajoute sa touche, une pointe de sel, de poivre, des épices, de la coriandre, we have chacun son truc… »

Et bien nous, on s’est littéralement régalé… alors encore merci et à bientôt sur une autre scène

Jean-Louis Guenoun