UMOF sur le vif - Anthony Strong
18h15, jeudi 18 mai, dans la pénombre de la chapelle des Franciscaines, un public d’initiés attend, fébrile.
Celui qu’ils attendent est un digne héritier de Franck Sinatra, Sammy Davis J, Mel Tormé et plus récemment de Jamie Cullum, Michael Bubblé et Harry Connick Jr. C’est un incontestable gentleman crooner, la new superstar du jazz swing, et un showman so british. Cet artiste s’appelle Anthony Strong.
Anthony Strong est né le 29 octobre 1984 à Croydon au Royaume-Uni, il est passionné de musique depuis qu’il est jeune et a étudié à la Royal Academy of Music, à la Guildhall School of music and drama où il a obtenu un baccalauréat en musique au piano.
18h30, Strong pénètre sur scène avec sa silhouette un peu frêle suivi de son trio, en format acoustique : guitare, basse, batterie .Vision minimaliste, même dress code, costume noir cintré, chemise blanche, fine cravate noire, chaussures à lacets noirs. Si je ferme les yeux quelques minutes et que je me téléporte plus de 60 ans en arrière, j’ai l’impression de voir apparaître sur scène le trio de Bill Evans au Village Vanguard, même tenues, même style. Mais la comparaison s’arrête là, car Anthony Strong est lui un entertainer, pianiste chanteur, mais également compositeur, arrangeur et chef d’orchestre.
Il est incontestablement l’un des chanteurs phare du style crooner, sa voix de velours est immédiatement reconnaissable, les sublimes orchestrations de sa musique et ses reprises de titres font de lui un musicien devenu incontournable.
Après « On A Clear Day » en 2015 et «Me And My Radio en 2019 », Le pianiste et chanteur nous propose «Easy Sailing » un album aux arrangements travaillés avec une grande finesse, touchant le Smooth jazz, la musique populaire internationale, le jazz vocal, le tout avec le côté moderne et féerique caractéristique de sa personnalité.
La richesse de son jazz se vérifie dans tous ces différents styles qu’il aborde. Et c’est dans la catégorie Easy listening que le chanteur pianiste anglais évolue sur la scène des Franciscaines. Mixé dans les renommés studios d’Abbey Road, cet album est essentiellement composé de reprises, de classiques feel good écrits, entre autres, par Leonard Bernstein « Maria » de « West Side Story », Duke Ellington avec l’inusable «Don’t Dream It’s Over», Nat King Cole « Straighten up and Fly Right » sans oublier «Yesterday» de Lennon-McCartney, excusez du peu !
Anthony Strong nous fait planer dans son monde musical classieux de jeune crooner. On est sous le charme et on en redemande. Il nous fait voyager dans des ambiances de comédies musicales, un peu de pop, du scat, des ballades, un peu de blues et un swing ravageur.
20h30, Anthony Strong quitte la scène des Franciscaines, après trois rappels et sous des tonnerres d’applaudissements.
Merci Mister Swing …on s’est régalés !
Jean-Louis Guenoun